Chroniques décalées d’une photographe freelance
Testée et approuvée depuis des années, voici en exclusivité mondiale comment se passe la post-prod d’une séance photo de reportage avec moi.
Spoiler : pas avec Lightroom (je déteste Lightroom, voilà, c’est dit).
18h17 : Je rentre chez moi (je me retiens de jeter mon sac photo à travers la pièce car je ne suis plus une adolescente et que le contenu du dit sac n’apprécierait que moyennement le choc) et je sors et nettoie délicatement mon équipement. Je râle à haute voix que j’ai mal au dos, parce que mon ordinateur, mes trois objectifs et mes deux appareils photo, ça fait son poids, on ne va pas se mentir.
18h24 : Pendant que mes photos transfèrent à la fois sur deux disques durs (car on n’est jamais trop prudent), je me fais un café (rapport au fait que je me suis levée à 6h du matin pour me rendre dans ce petit village paumé charmant).
18h30 : J’ouvre Adobe Bridge, aka le grâal, aka le logiciel sans qui je ne suis rien. Je ne renverse pas mon café sur mon clavier car je suis une personne responsable et mesurée, qui maîtrise ses gestes.
18h45 : J’ai passé en revue toutes les photos du shooting, en collant une étiquette rouge sur celles que je trouve exploitables. C’est rapide (j’ai juste à appuyer sur la touche « 6 » du clavier) et tant mieux, çar cette première sélection doit se faire très instinctivement selon moi.
19h00 : Je prépare ma facture pour le client, afin de laisser reposer ma sélection quelques minutes.
19h03 : Je visualise à nouveau une à une les photos que j’ai choisies, et je remplace l’étiquette rouge par une jaune (la touche « 7 » du clavier) sur celles qui méritent d’être envoyées au client, en prenant en compte ce qu’il recherche, et pas seulement ma vision de photographe (cela revient parfois à faire un choix cornélien entre la photo parfaite pour le client, pour ce qu’elle véhicule, mais ayant un défaut technique qui nous l’aurait faite éliminer si cela ne tenait qu’à nous). Je fais en sorte qu’aucune ne fasse double emploi afin de ne pas noyer le client dans un trop plein d’informations.
19h15 : J’ouvre mes photos dans Camera Raw (shootez en RAW, c’est im-por-tant) et je les retouche par lot pour gagner du temps, en les regroupant par exemple par types de corrections lumineuses qu’elles nécessitent. Avec toutes les options dont dispose Camera Raw, je n’ai en général pas besoin de les ouvrir dans Photoshop.
19h40 : Je convertis mes RAW en JPEG et je les envoie au client via un lien de téléchargement privé, et je n’oublie pas d’envoyer ma facture à la personne concernée car certes la photographie est un métier-passion mais, manger, c’est bien aussi.
Disclaimer : ma routine pour éditer mes photos n’est peut-être pas la plus rapide, ou la plus évidente pour tout le monde. J’ajouterai pour être tout à fait honnête que Lightroom dispose d’un système d’étiquettes similaire à celui de Bridge pour sélectionner rapidement vos photos. A vous de tester toutes les possibilités pour choisir celle qui vous convient le mieux.