Chronique décalée d’une photographe en freelance
La photographie de mariage, pour tout ce qu’elle représente du côté du client, d’une part (les souvenirs du meilleur jour de sa vie), et du côté du photographe, d’autre part (pas le droit à l’erreur), est un très bon exemple de l’incompréhension qui peut régner entre clients et prestataires, causant parfois tensions, ou déception. Zoom sur tous les couacs que j’ai rencontrés en couvrant ce jour particulier.
« Nous n’avons pas prévu à manger ni pour les mariés ni pour les prestataires »
Lorsque la wedding planneuse a prononcé ces mots, il était 11 heures du matin. Le repas le plus proche était celui du mariage, le soir, après des heures de travail pour tous les prestataires présents. Nous étions dans un domaine magnifique, mais le lieu de restauration le plus proche était un fast food à 1h de route en voiture. Je n’envisage pas même une sieste sans manger, alors je vous laisse imaginer combien la perspective de cette grosse journée de travail le ventre vide me mettait en joie.
« Nous sommes revenus avec des repas pour tout le monde, mais mon assistant les a fait tomber sur le gravier en sortant de la voiture »
Il ne restait plus que trois hamburgers consommables. Les mariés ont insisté pour que les prestataires se les partagent, pendant qu’ils se partageaient… une pomme. J’aurais dû faire une photo, tiens.
« J’ai oublié ma carte mémoire. »
Alors, règle numéro 1 en cas d’oubli de catégorie ESSENTIEL SUR L’ÉCHELLE DES ESSENTIELS : ne pas montrer aux mariés qu’on a envie de se cacher dans un trou de souris. Règle numéro 2, à appliquer immédiatement : repérer le magasin le plus proche. J’ai prétexté un achat urgent, ni vu, ni connu, et ça m’a servi de leçon : depuis, je ne vérifie pas 2 fois mon matériel avant de partir, mais plutôt une quinzaine de fois. Minimum.
« La maquilleuse vient de faire tomber le rouge à lèvres sur ma robe »
En tant que photographe de mariage, je suis la personne avec qui la mariée va sans doute passer le plus de temps ce jour-là. Il y a toujours un moment où mes astuces de grand-mères vont lui sauver la mise (bicarbonate de soude + savon de marseille). Ainsi que mon paquet de mouchoirs. Et mes pansements anti-ampoules.
« On a perdu la clef de la suite nuptiale »
… On ne l’a jamais retrouvée. Les mariés, qui avaient choisi ce domaine pour la vue exceptionnelle dont disposait la suite nuptiale, ont passé leur nuit de noces… à la belle étoile. Véridique.
« On ne trouve plus les chaussettes du marié »
Il se trouve que je faisais la même pointure que lui, et que les chaussettes que j’avais prévues pour le lendemain étaient également assorties à sa cravate… Je vous laisse deviner ce que j’ai fait pour éviter un drame colorimétrique.