Chroniques décalées d’une photographe freelance
J’y vais, j’y vais pas ? À 19 ou à 43 ans, qu’on ait dû quitter un CDI, ou qu’on se soit lancé directement en sortant de ses études, faire de sa passion son métier revient à effectuer un sacré plongeon dans l’inconnu. Rigueur, organisation, tolérance. Devenez la patronne que vous rêveriez d’avoir.
Who run the world ?
Entreprendre signifie, surtout au début, apprendre à maîtriser différents métiers. Vous allez devenir un véritable couteau suisse ! Mais la première casquette qu’il vous faudra incarner, et ne jamais lâcher, sera celle de la cheffe. On pense immédiatement à la dose certaine de discipline que travailler seul nécessite : personne n’est là pour vous pousser à accomplir vos tâches ! Enfin si, vous, justement. À vous de voir les horaires auxquels vous êtes le plus efficace, et la fréquence des pauses dont vous avez besoin. Vous pouvez continuer d’alimenter le mythe du freelance qui travaille en pyjama (personnellement, je ne m’en lasse pas), mais vous interdire de travailler au lit. Un bon compromis pour les entrepreneuses à tendance marmotte.
It’s not you it’s me
Séparer physiquement vie pro et vie perso lorsqu’on travaille de chez soi est une précieuse priorité !
Vous aménager un espace de travail, qui ne vous servira qu’à cela, est le plus beau cadeau que vous puissiez vous faire pour commencer. Cela vous évitera aussi de déjeuner devant votre ordinateur. Vos yeux ont besoin de repos (la lumière bleue des écrans est agressive, surtout à la longue), et votre esprit aussi. Rien de plus efficace que de laisser de côté quelques instants des photos à traiter ou à trier, pour y revenir avec un œil neuf un peu plus tard. Et bien souvent, c’est dans les moments de pause que l’on a des idées : il faut de la place pour que l’inspiration vienne.
Je ne suis pas un robot
Moins évident que la discipline, c’est de tolérance dont il vous faudra savoir faire preuve, pour les jours où vous n’y arriverez pas aussi bien que d’habitude. Il y en aura, et c’est normal, surtout dans le cadre d’un métier créatif comme peut l’être celui de photographe ! J’ai personnellement remarqué avoir plus de mal à traiter des photos de client⋅es « difficiles », voire irrespectueux⋅ses. C’est ici qu’intervient la tolérance. N’oubliez pas que si vous étiez au sein d’une entreprise, il y aurait sans doute un intermédiaire entre le client et vous, filtrant ainsi les potentiels conflits, souvent indépendants de la qualité du travail que vous fournissez. Là, vous êtes vous même cet intermédiaire, il faudra apprendre à ne pas le prendre personnellement lorsque vous gérez un désaccord, afin que vos photographies n’en soient pas impactées.
C’est certain, c’est une véritable aventure de se mettre à son compte, mais une fois que vous avez construit votre embarcation pièce par pièce, quel plaisir, de la voir flotter et grandir de jour en jour. Et quelle liberté !